Non l’Audi R8 LMS GT4 n’est pas équipée d’une transmission à quatre roues motrices, comme d’autres modèles de la gamme de la marque aux anneaux. En revanche, Greg Guilvert et son coéquipier Christophe Hamon en sont à quatre sur quatre en termes de victoires en championnat de France FFSA GT ! Ils ont également marqué le maximum de points disponibles jusqu’à présent… à l’exception du petit point d’une pole position, à 175 millièmes de seconde près. La perfection n’est décidément pas de ce monde…

La saison 2023 est bien engagée pour les deux pilotes Saintéloc qui se partagent le volant de l’Audi #42. Pourtant, si les victoires succèdent aux pole positions en catégorie Pro-Am, une analyse en profondeur montre que la concurrence reste féroce et prête à profiter du moindre faux pas. On l’a vu en GT4 European Series lors de l’épreuve d’ouverture de Monza, où Greg et Christophe ont alterné une 1ère et une 2e place. A Nogaro, Greg n’avait devancé son poursuivant que de 130 millièmes à l’arrivée de la course 2. Samedi à Magny-Cours, il a fallu toute la maitrise de Christophe pour contenir les assauts d’une autre Audi dans les derniers tours. Le suspense a pris fin quand celle-ci est partie en tête à queue dans le « 180° » à moins de trois kilomètres du drapeau à damier. Mais au tour précédent, l’écart n’était que de 270 millièmes.

Cette victoire a été dignement fêtée en même temps que les 41 ans de Greg samedi soir dans le paddock nivernais. Mais dimanche matin, nos sportifs avaient retrouvé leur forme olympique. Christophe est parti 4e sur la grille, en pole position de sa catégorie à l’assaut de la course 2. Cette fois, la #42 l’a emportée plus largement, mais Greg s’est retrouvé face à un dilemme en vue de l’arrivée…

« Toutes les voitures répondent au même règlement, mais il existe trois catégories selon les grades des pilotes et donc trois courses dans la course. On marque uniquement des points dans sa catégorie pour son championnat, tout en évoluant dans le peloton avec des pilotes qui n’ont pas toujours le même objectif. Il faut gérer cet aspect. Dans mon relais, je me suis retrouvé derrière deux voitures de la catégorie Silver qui se bagarraient, j’ai préféré rester en retrait tout en étant en tête du Pro-Am. Puis j’ai vu une Audi revenir pour me contester le leadership de la catégorie. Il fallait essayer de mettre les Silver entre nos deux Audi. J’ai attendu que les pilotes qui me précédaient perdent du temps à l’épingle d’Adelaïde à force de se chamailler et je les ai passés tous les deux à la sortie du virage. C’était une belle manœuvre mais eux aussi ont compris qu’on ne se battait pas pour le même podium et ils m’ont laissé un peu de place. »

Quatre victoires sur quatre, trois pole positions et 103 points sur 104 possibles : voilà le tableau de chasse du Seine-et-Marnais et de l’Essonnien. Est-ce déjà arrivé dans l’histoire du championnat ? En tout cas Greg est sûr d’une chose : « je n’avais jamais connu cela depuis mes débuts en sport auto. On a aussi réussi de belles places au général. Pourtant, jeudi, la voiture ne nous convenait pas. Vendredi, on s’est un peu fourvoyés dans les réglages et j’ai rencontré un petit souci de pression de pneu dimanche en course. Inconsciemment, on se met une grosse pression mutuelle et ça tire tout le monde vers le haut, sur le plan technique pour l’équipe et pour nous, au niveau du volant et de la condition physique. On est dans une spirale positive. »

Puisse-t-elle continuer à tourner au Paul Ricard, du 2 au 4 juin, pour la reprise de la GT4 European Series.